(Cet article est le premier d'une petite série consacré à mon expérience d'achat de simulateur)
Après avoir choisi le simulateur "DOF Reality V3" pour venir trôner chez moi, arrive maintenant la phase 2 : de l'achat au premiers tests.
Rappel : la liste des fabricants parmis lesquels j'ai choisi est dans mon précédent article, à cettte adresse : https://www.crashs-tests.fr/news/article/read/name/Bref--je-me-suis-achete-un-simulateur-:-1-Introduction.html. Y figure notamment SimuKit, fabricant francophone, pour ceux que la langue de Shakespeare rebute ;)
L'achat
Comme je l'ai précisé dans le précédent article, le site de DOF Reality est tenu par des Ukrainiens. Comme je ne pipe pas un mot d'Ukrainien, les échanges se feront en Anglais. Les échanges, oui, car étant une petite entreprise, ils n'ont pas mis en place de formulaire de commande + paiement tout automatisé. Pour commander, il faut envoyer un mail à leur service commercial en précisant quel modèle on souhaite acheter, et s'ensuit un échange pour préciser le processus :
- Adresse du client
- Type de paiement : virement bancaire ou Paypal (en prenant en compte la commission de ce dernier)
- Usage du simulateur : conduite ou vol (ils proposent de fournir des accessoires pour faciliter l'intégration des volants / joysticks, mais pas les volants/joysticks en eux-même)
- Périphériques utilisés : si c'est du controleur standard (Logitech / Thrustmaster), le simulateur possède déjà quelques trous pour les y amarrer. Si par contre vous avez du matos plus "exotique", ils se proposent de percer d'autres trous.
- Utilisation de la VR : si oui, ils fournissent un "bras" pour y accrocher un des capteurs de position
Le service répond vite, donc la validation de la commande est rapide. Le plus long, c'est le paiement. Enfin dans mon cas, ça l'a été. Comme dit plus haut, on peut payer par virement ou par Paypal. Etant parfois "con comme un robinet", je décide de faire confiance à ma banque.
Mauvaise idée : payer avec sa banque
Je me connecte à mon service en ligne sur mon PC, je demande la création d'un nouveau bénéficiare pour les virements, je reçois un code par SMS pour valider que c'est bien moi qui tripatouille dans mon espace en ligne, je rentre les infos bancaires de DOF Reality, j'attends 48h que ma banque valide tout ça et enfin de je paye. C'est ainsi que ça aurait dû se passer. En vrai, j'ai demandé la création d'un nouveau bénéficiaire et ... le SMS n'est pas arrivé instantanément, contrairement à d'habitude. C'est le week-end, c'est peut-être surchargé, j'attends. Au bout de deux heures, je retente. Pas de SMS. Le lendemain, je retente. Pas de SMS. Par dépit, je tente via mon application smartphone. Ô joie, le SMS arrive. Je passe dix minutes à renseigner les informations bancaires de DOF Reality : code banque, compte, clef. Et là, surprise, mais banque m'informe que j'essai de faire un virement à l'étranger, ce qui n'est pas compris dans mon offre. Je dois souscrire à une option payante.
Con comme un robinet que je suis, je me connecte sur mon espace bancaire sur le PC (oui, l'application smartphone ne gère ni la recherche ni la souscription à des options. Et elle ne vous renvoie pas non plus un lien pour y accéder facilement. Non, allez plutôt voir ailleurs). Je trouve l'option et ... on ne peut pas y souscrire directement, il faut prendre rendez-vous avec son conseiller.
"Zooooooob !" me suis-je écrié, déçu de constater que ma banque a un service en ligne mais est gérée comme si la facilité de l'informatique n'existait pas. Nous sommes en 1960, il y a du travail pour tout le monde, les banques se gèrent avec du papiers, et les gens ont le temps d'aller voir leur banquier pour souscrire à des options à la con. Sauf qu'en vrai on est en 2017, et que je n'ai pas que ça à faire.
Bonne idée : payer avec Paypal
J'écris donc au service commercial de DOF Reality pour leur annoncer un changement de plan, je paierai par Paypal. Dix minutes plus tard je reçois un mail de confirmation de leur part me demandant mon identifiant Paypal. Je réponds. Quinze minutes plus tard, je reçois une demande de virement directement dans Paypal. Je paie, je reçois un mail de DOF Reality, la commande est validée.
Voilà, avec ma banque ça m'aurait pris entre 48h (validation du nouveau bénéficiaire) et une semaine (rdv, souscription, validation du nouveau bénéficiaire), alors qu'avec Paypal, ça m'a pris 15 minutes (un peu plus si j'avais dû créer un compte).
Morale de ma mésaventure : ne prenez pas une banque française pour payer dans un pays de l'Union Européenne, non, passez donc par un service venant des Etats-Unis....
Le paiement se fait en deux fois : 200€ à la commande, comme garantie de votre sérieux, et le reste à la fin de la production des pièces, pour valider leur envoi. Trois semaines après mon premier paiement, j'ai reçu mail pour m'informer que le simulateur était prêt à être envoyé, ainsi qu'une demande de virement par Paypal pour payer le reste de la somme. Je me suis exécuté, reçu un autre mail de confirmation, et me voilà parti pour une attente d'environ quinze jours. Au total, avec 1799$ de simulateur et 350$ de frais de ports (MaJ 23/04/2018 : les frais de ports sont désormais à 190$, merci Lasti pour l'information), j'en ai eu pour 2149$ soit 1821€ environ.
Livraison et réception
Quinze jours plus tard, je reçois le premier carton, d'une vingtaine de kilos. Le deuxième est resté à l'aéroport de Roissy, car Chronopost a estimé qu'il valait mieux le "renforcer" avant de me le faire parvenir. Deux jours plus tard, je reçois un deuxième carton de vingt kilos aussi, plutôt abimé, mais effectivement renforcé à grand coups de scotch. Donc merci Chronopost d'avoir fait le necessaire, j'aurai été déçu d'attendre cinq semaines pour recevoir un truc cassé.
Déballage
Alors là, en ouvrant mes cartons, c'est comme si j'avais été Aladdin frottant le carton du génie du polystyrène, *POUF*. Quand les industriels emballent un produit grand public, l'emballage fait parti du produit : le polystyrène est sur mesure, le carton aussi. Chez Amazon, le produit est mis dans un carton d'une taille standard et le vide est comblé avec du papier froissé ou des coussins d'air. Ce sont des entreprises qui ont les moyens financier de le faire.
Là, les petites mains de chez DOF Reality ont roulé les pièces dans du papier bulle (trois à quatre tours, pour être sûr), les ont placé dans les cartons et ont comblé les manques avec des blocs de polystyrène pas vraiment sur mesure. Du coup vous avez pleeeeeeiiiiiin de "miettes" de polystyrène qui se baladent dans vos cartons. Puis dans la pièce où vous les ouvrez.
Le déballage s'est donc déroulé comme ça : ouverture des cartons. Sortie de toutes les pièces. Passage d'aspirateur. Déballage de toutes les pièces. Passage d'aspirateur (oui, le polystyrène aime le magnétisme fou qui se dégage du papier bulle, et donc s'y cache avant de vous envahir lorsque vous déballez les pièces).
Montage
Là on attaque la première partie pas drôle. Pas dure, juste pas drôle. Là encore, quand IKEA / LEGO vous donne des notices, vous avez la liste de toutes les pièces, la liste des étapes avec la liste des pièces utilisées pour chacune d'elles. Cette façon de faire a été acquise au cours de leur grande expérience et est rendue possible grâce à leurs moyens financiers. Chez DOF Reality, c'est plus ... spartiate.
Pas de liste complète des pièces, et une notice de montage à minima. Vous avez cinq-six photos du simulateur à différentes étapes, avec quelques flèches pointant les emplacements des vis. Si vous avez un peu de logique, ça ira tout seul, mais c'est moins "confortable" mentalement qu' IKEA / LEGO où l'on peut se permettre de suivre les étapes presque sans réfléchir.
Mais tout n'est pas "à jeter", DOF Reality fournit une boîte dans laquelle se trouvent toutes les vis, réparties dans des sachets selon où elles doivent aller (châssis, siège, fixation des périphériques) ainsi que les outils necessaires au montage.
Petit bémol toutefois : la notice n'est pas totalement à jour. Elle date de l'époque où les moteurs des DOF Reality v2 et v3 ne se fixaient pas aux mêmes endroits. Ils ont corriger ça "en vrai", puisque le v2 et le v3 sont quasi-identiques, mais la notice ne reflète pas cette (très bonne) logique.
A chaque fois que je n'étais pas sûr de moi, j'ai envoyé un mail à DOF Reality. Et a chaque fois, j'avais une réponse satisfaisante dans les dix minutes.
La première chose à installer sur le châssis est le siège. Et là j'en ai "chié des ronds de chapeaux". Mon siège est celui qui vient avec le Playseat Alcantara , et les points de fixations sur le châssis m'ont semblé un poil trop étroits. Cela m'a posé problème quand j'ai vissé le siège sans respecter la règle tacite du bricoleur : faire rentrer toutes les vis dans leur emplacement respectif avant de serrer. J'ai serré les trois premières vis, et la dernière ne voulais pas rentrer. J'ai tout dévissé, positionné les vis, serré juste assez pour qu'elles tiennent toutes seules (deux-trois tours) et le tour était joué, toutes les vis sont rentrées dans leur trou assigné, j'ai pû serrer convenablement.
Mon soucis actuel, est que le siège est vissé à l'avant et à l'arrière sur deux petites barres. Ces deux barres sont ensuites vissées sur la barre centrale du châssis. Or les vis pour la fixation de la barre avant se retrouvent juste en dessous de l'assise du siège. Et j'ai bêtement monté ça à l'envers : les boulons sont en dessous, là où il y a de la place, et la tête des vis sous le siège, pratique pour utiliser la clé Allen fournie...
Il va falloir que j'inverse ça pour être tranquille quand je devrai les resserrer (voir plus bas).
La fixation du volant (Thrustmaster T500RS) et des pédales (Thrustmaster T3HPA) s'est bien passée, les plaques sont trouées aux bons endroits, comme prévu.
J'ai parler de resserrer, car oui, ce n'est pas un mystère, les vibrations ont tendance à ... desserrer (oui, quand c'est desserré on doit resserer, ainsi va la vie, ainsi va la Force, 42). Depuis deux mois que je l'utilise, j'ai dû remettre un coup de clef sur les fixations du volant, des pédales, du siège et d'un des moteurs. Si vous gardez les outils fournis pas trop loin, ça vous prend trois minutes. Ou sinon, vous utilisez du "frein filet", comme celui de chez LOCTITE (http://www.loctite.fr/freinfilets-9913.htm) qui va empêcher le désserage dû à l'utilisation, sans pour autant coller les vis & écrous entre eux (merci Dav66300 pour les informations).
Pour ce qui est des branchements, là par contre c'est sim-pli-ssime : vous avez une boîte unique sur laquelle vous brancherez tout, et tout est indiqué. Sur ce boitier, à l'arrière : trois prises électriques femelles et trois prises ronde, un couple pour chaque moteur. Aucune chance de se tromper, il y a des codes couleurs (blanc, noir et marron - oui, l'Ukraine ne semble pas un endroit joyeux...). A l'avant, une prise électrique mâle pour le branchement au réseau électrique, deux ports "COM" pour relier au PC par USB (un port va gérer les moteurs de gauche et droite pour les mouvements gauche/droite avant/arrière, l'autre port va gérer le moteur arrière pour simuler la perte de traction) et enfin un bouton pour allumer le boitier.
Installation & Configuration
Autant pour le montage la documentation fournie est spartiate, autant pour la configuration c'est mieux : toutes les étapes de configuration basiques (mais suffisantes pour tester) sont détaillées. De plus, DOF Reality propose de télécharger sur son site tout ce dont nous allons avoir besoin, à savoir :
- La suite logicielle d'XSimulator : c'est eux qui récupèrent les données envoyées par le jeu et qui pilote les moteurs en conséquence. Game Manager pour récupérer les données du jeu, Game Engine pour faire correspondre ces données à des mouvements selon des axes pré-définis et piloter les moteurs.
- Les profils de configuration des axes pour "Game Engine" (pour lui dire quels moteurs utiliser pour quels axes de mouvement)
- Les profils de configuration pour les jeux pour "Game Engine"(pour dire que telle donnée du jeu est assignée a tel axe)
- Les "motion plugin" pour les jeux, à utiliser dans "Game Manager" (pour qu' XSimulator soit en mesure de lire les données du jeu)
Une fois le logiciel installé et les profils importés, il faudra renseigner quelques valeurs à la main. La documentation indique ces valeurs, il n'y a donc qu'à recopier bêtement.
XSimulator est plutôt bien fichu, car il propose de tester ses configuration. Un écran permet d'activer le signal vers les moteurs et ensuite de déplacer les curseurs de chaque axe pour voir si les mouvements sont bien ceux attendus. Là encore, la documentation précise quel mouvement doit faire le simulateur selon les positions des curseurs. Et si jamais cela ne correspond pas, ils vous donnent quelques rapides manipulation à effectuer pour arranger tout cela. Dans mon cas il a fallu que j'inverse la direction d'un axe, car le simulateur penchait à droite au lieu de gauche.
Test !
Le plus dur est fait : j'ai payé, attendu, déballé et fait le ménage, assemblé puis configuré. Reste maintenant la meilleure partie : jouer !
Puisque qu' XSimulator a été pensé à la base pour fonctionner sur Live For Speed, j'ai testé avec une FXO GTR sur le circuit d' Aston, tracé Club.
J'enfile ma cagoule, mon Oculus Rift et mes gants. La cagoule c'est pour faire comme les vrais pilotes, et aussi pour éviter de salir mon Oculus Rift quand je vais transpirer des cheveux. Idem pour les gants (de cyclisme, 15€ chez Décathlon), ça renforce mon immersion et ça m'évite d'abîmer le revêtement de mon volant quand j'aurai les mains moites.
Je suis dans les stands. Je passe la première, j'accélère doucement, le simulateur penche un peu en arrière. En sortant du garage, je prends à gauche, le simulateur penche légèrement à droite.
Je passe la ligne de sortie de la pitlane, je désactive le limiteur de vitesse, j'accélère un grand coup, je suis basculé en arrière, je passe la seconde, le simulateur hoquette vers l'avant pour me le faire sentir, troisième, quatrième, virage à droite à fond, je bascule à gauche, virage gauche, je bascule à droite, freinage, je bascule violemment en avant, virage gauche, accélération, je bacule en arrière, puis gauche, freinage, gauche, droite, droite, courbe à gauche, je suis penché en arrière, la petite chicane à droite avant l'épingle à gauche se rapprochent à vive allure, je passe la chicane, je penche à gauche, je freine, je penche en avant, mais je n'ai pas les roues droites, la voiture glisse, le siège aussi, je mets les deux roues arrière dans l'herbe, ça vibre, elles passent sur le virbreur de l'épingle, sursaut du simulateur, je continue de glisser sur le tarmac puis l'herbe et enfin c'est le choc, le coté gauche de ma voiture s'écrase contre le mur, le simulateur penche violemment à gauche puis revient en position centrale.
Wow
Moi
Voilà, en 45 secondes j'ai eu la meilleure expérience de simulation de conduite, chez moi. Après avoir testé l'Oculus Rift, je me suis dit qu'il serait très dur pour moi de rejouer à un jeu de course sans la VR. Après avoir testé le simulateur, plus jamais je ne jouerai à un jeu de course de type simulation sans.